Annoncer le suicide d’un membre de sa famille à un enfant est un moment éprouvant pour lequel beaucoup de parent avouent s’être sentis démunis et maladroit. Quoi dire? Quoi faire? Quand trouver le bon moment pour discuter de l’événement? Voici quelques pistes qui pourront vous guider durant cette épreuve difficile.talking_3024654b

Comment l’annoncer?

1. Soyez fin observateur afin de détecter le moment approprié pour entamer la discussion. Vous pouvez également choisir de respecter le rythme de l’enfant en attendant qu’il vienne lui-même vous poser des questions.

2. Choisissez un lieu calme et intime afin de ne pas être dérangé. Si vous vous considérez très fragile émotivement, n’hésitez pas à demander qu’une personne vous accompagne.

3. Utiliser un vocabulaire franc. L’enfant a besoin de vous entendre prononcer la vérité. Vos phrases, courtes et simples, devraient faire mention des mots suicide ou « s’être enlevé la vie ».

4. Bien qu’il n’existe pas véritablement de réponse au « Pourquoi? » d’un suicide, offrez à l’enfant une piste de compréhension en lui disant : « Il était tellement malheureux qu’il a oublié de demander de l’aide. »

5. Soyez honnête mais n’allez au-devant des questions. L’enfant fera ses demandes en fonction de ce qu’il est capable de comprendre.

6. Expliquer à l’enfant qu’il n’est en rien responsable de ce qui est arrivé et qu’il n’aurait pas pu devenir la tristesse de son parent. Prenez soin de préciser qu’aucun de ses gestes ou de ses paroles n’auraient pu empêcher le suicide.

7. Permettez-lui de dévoiler ses pensées. Répondez à son besoin de comprendre ce qu’il éprouve en faisant preuve de patience et de disponibilité.

Comment envisager la suite des choses?

1. N’hésitez pas à revenir à la routine quotidienne car celle-ci aura pour effet de sécuriser l’enfant qui doit déjà s’adapter aux nombreux changements provoqués par le suicide de son parent.

2. Parlez avec l’enfant du parent disparu en évoquant des souvenirs positifs. Proposez-lui de bricoler avec lui une boîte de souvenirs réunissant des photos et certains objets qui lui rappelleront l’être cher.

3. Il est important que votre enfant puisse participer au rituel funéraire afin de bien amorcer le processus de deuil. Par exemple, il peut vous aider dans le choix des fleurs.

4. Respectez le choix des moments où l’enfant sent le besoin d’être présent lors des cérémonies (salon, funérailles, messes).   Prévoyez toujours un accompagnateur pour l’enfant afin d’éviter qu’il ne se sente laissé à lui-même.

5. L’enfant ressentira peut-être le besoin de « redevenir un enfant » en vous demandant de retourner à l’école ou à la garderie. Respectez son choix.

Selon Sophie Sophie Chartrand, travailleuse sociale et directrice de la Maison Monbourquette, organisme qui se consacre au suivi de deuil, chez l’enfant, le deuil est plus long, mais pas plus intense que chez l’adulte. Il peut s’étirer sur 15 ans, sans que l’enfant soit en deuil pendant 15 ans. Le deuil se vivra au fur et à mesure du développement et se manifestera à certains moments, à certaines étapes importantes de sa vie.  L’important est de tourner vos regards ensemble vers un avenir à construire, plein d’espoirs et dans lequel tout l’amour reçu l’aidera à se construire dans la vie.

Pour de plus amples informations ou pour des besoins plus spécifiques en matière de deuil auprès des enfants, nous vous invitons à contacter l’un de nos intervenants spécialisés au 1-866-APPELLE. Le CPS le Faubourg offre des services gratuits d’accompagnement au deuil en formule individuelle et de groupes pour toute la région des Laurentides.

Source :          
http://www.leonsirois.com/enfant_deuil.html
http://www.sosfindevie.org/
http://cps-le-faubourg.org/deuil/

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